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Rêver de danser sa vie

Avril 2021

Oser rêver, oser danser pour se réaliser

Fin 2018, j’ai lâché la sécurité du salariat pour devenir enseignante de Movement Medicine à plein temps. Tout a commencé le jour où mon rêve, trop longtemps planqué dans mon inconscient, m’a échappé…

Comment j’en suis arrivée là: du rêve à la réalité

Cadre dans l’aéronautique et titulaire d’un diplôme de management, j’aurais pu développer une activité en rapport avec mes études et mon expérience. Ce n’est pas ce qui m’a motivée. La Movement Medicine m’a permis de développer suffisamment de confiance en moi pour faire le grand saut. Oser aller vers ce qui me fait vraiment vibrer en vivant pleinement ma passion pour la danse. 

Si on considère que j’ai découvert la Movement Medicine deux ans auparavant, cela peut paraitre précipité. Quand on connait ma passion pour la danse: 30 ans pour oser y consacrer ma vie, c’est plutôt un long cheminement. 

Personnellement, j’ai vécu ces quatre années comme une suite continue de petits pas, de choix et d’opportunités saisies. Le premier étant ma décision de participer à ce stage en novembre 2016.

 

Oser rêver

C’était mon premier stage de Movement Medicine. Je me souviens l’appel intérieur, une jubilation si forte « ce stage de deux jours est fait pour moi ». Quelques jours après, j’entrais dans la salle et je réalisais que je ne savais absolument pas dans quoi je m’était engagée. Jusque-là, je n’avais pratiqué que des ateliers de 2h et d’une autre pratique. Pour démarrer, Susannah Darling Khan, qui menait ce stage, nous a demandé de nous présenter et de nommer nos attentes par groupe de trois. Je me suis entendue dire à deux inconnues: « Je cherche à me reconvertir et je suis venue voir si cette pratique pourrait me correspondre». 

Le cerveau s’est vite repris : « Qu’est-ce que je viens de dire? Je suis divorcée. J’ai 2 enfants que j’élève seule. Le groupe industriel dans lequel je travaille est si grand, que j’y ai presque les avantages des fonctionnaires. J’aime ce que je fais là-bas. Je suis bien payée et mon travail y est régulièrement reconnu. Devenir prof de danse à mon âge, ce n’est pas possible. Cela n’existe pas. Moi, je dois assurer, surtout quand les enfants feront leurs études, …. » 

Avec le recul, je sais maintenant, que pour la première fois, j’exprimais mon rêve. Un rêve si longtemps gardé à l’intérieur même pour moi. Faire de la danse mon métier. C’était tellement improbable pour la contrôleuse de gestion que j’étais. Cela paraissait tellement risqué. Je n’y ai pas cru une seconde. Et pourtant…

 

Follow your bliss – suivre son plaisir

Pourtant, petit pas par petit pas, assez facilement et même sans y croire, j’ai pris ce chemin. Quand je regarde aujourd’hui, j’ai simplement suivi le fil de ma passion pour la danse. Au moment de prendre la décision de faire le parcours d’apprentissage (presque 300h de stages), tout était là. Le budget (issu d’une succession), les jours de congé (au jour près) et la disponibilité de ma mère pour garder mes enfants. J’avais peur de l’intensité émotionnelle d’un tel parcours en un an, en plus du stress de mon emploi à plein temps. A ce stade, je n’envisageais toujours pas d’en faire mon métier. Je voulais en savoir plus sur cette pratique. Et , je me souviens me dire «on verra, au pire, je me serai éclatée à danser sur un beau parquet ».

 D’ailleurs, je me demande comment j’ai concilié mon rôle de mère, mon emploi à plein temps, ma pratique hebdo de la danse, mon engagement associatif et cette formation cette année-là. En tous cas, je n’envisageais toujours pas de quitter mon entreprise. Si cela me plaisait, je commencerai à enseigner en plus de mon emploi. Et j’équilibrerai entre l’un et l’autre par un temps partiel jusqu’à ce que cela puisse vraiment me faire vivre. Ainsi, je gardais la sécurité et je commençais à construire mon rêve.

 

Une danse qui fait grandir

Je danse pour mon plaisir mais pas seulement. La Movement Medicine me permet aussi de développer ma conscience et d’évoluer personnellement. Mes prises de conscience sont venues faire évoluer ma façon de vivre. D’abord, côté écologie : ce qui était auparavant un effort trop important devenait soudainement tellement important. Puis, coté personnel: les ateliers de danse m’ont permis d’exprimer des émotions bloquées depuis des années. Ces émotions me limitaient car elles entretenaient à la fois mon manque de confiance en moi et mon manque d’estime.

Enfin, côté relationnel: exprimer mes émotions, être plus claire avec mes envies, mes besoins, ce qui était important pour moi a permis de clarifier et fluidifier mes relations aussi bien familiales que professionnelles. Je suis devenue plus disponible, plus affirmée et plus claire. Dire non dès le départ en expliquant pourquoi est rarement un souci. Au contraire, trainer plusieurs semaines car on a peur de blesser, on ne sait pas comment dire et comment l’autre va le prendre. C’est le meilleur moyen de créer des frustrations. L’importance de la qualité des relations. D’être ensemble au lieu de faire a grandi en moi. 

 

 La « bonne-heure », c’est maintenant

A tel point, que l’écart entre mes valeurs et mes convictions par rapport à ce que je vivais dans mon entreprise devenait de plus en plus important. J’ai senti qu’il me serait vraiment très difficile de faire le grand écart pour concilier les deux. Cadeau de la vie, mon entreprise avait mis en place un plan de départ volontaire. Il me permettait de partir avec plus de temps pour développer mon activité. J’étais suffisamment réaliste pour savoir que je ne choisissais pas la facilité. J’ai aussi compris que jamais je n’aurai à nouveau une opportunité comme celle-là. 

 J’avais construit suffisamment de confiance en moi pour penser que si cela ne se passait pas comme je l’espérais, je trouverais un autre emploi. Certainement, avec un salaire plus bas et moins d’avantages. J’allais « perdre ». Et puis un jour, il y a eu comme un basculement «non, je n’aurai rien perdu. J’aurai la satisfaction d’avoir osé être allée au bout de mon rêve. D’avoir vraiment vécu, sans attendre la retraite.»

 

 L’herbe n’est pas plus verte

Je n’ai jamais regretté. Pourtant depuis, j’affronte mes peurs. Tout ce qui m’avait limité jusque-là revient me visiter: la peur d’être visible, celle de gêner et de saouler quand je promeus mon activité, celle de réussir,….    

A chaque fois, c’est pareil:

– Je ne veux pas y aller, dit la petite voix victime ou saboteuse.

– A toi de choisir, soit tu oses en assumant que c’est au stade où tu en es (imparfait), soit tu arrêtes tout et tu va trouver un job. C’est possible. Il n’y a pas de honte. Tu n’as rien perdu.

Alors à l’intérieur, je sens le feu de ma passion et de mon envie de partager ce que cette pratique m’a apporté. Et je suis prête à gravir des montagnes ou à abattre tous les murs pour pourvoir continuer faire connaitre la Movement Medicine. La partager pour qu’un maximum de personnes puissent aussi changer leur vie pour gouter au bonheur d’être plus en accord avec eux-même.

Visuel pour l'article oser rêver créée par Libère ta danse

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